jeudi 6 octobre 2011

Elvis

Il faut tout d'abord que je vous raconte ce qui vient tout juste de se passer. À la fin de ma journée de route, après m'être installé dans mon Super 8, tout près de l'autoroute, j'ai décidé d'aller au dépanneur, juste à côté, pour aller me chercher quelques bières. Je vous jure, ça s'est réellement passé ainsi. Il faut me croire. Bref, au moment de passer à la caisse pour payer ma bière, la caissière m'a demandé... une pièce d'identité. Je lui ai fait répéter sa demande. Elle a insisté: «An ID, please.». Sur ce je lui ai répondu: «You'll be surprised!». J'ai alors fièrement sorti mon passeport, preuve on ne peut plus officielle que j'ai presque trois fois l'âge légal pour acheter une petite bière au Tennessee, considérant qu'ici, l'âge légal est de 21 ans. En rentrant à ma chambre, je me suis tout de suite précipité devant le miroir. Mes cheveux gris seraient-ils à nouveau redevenus bruns par un effet miraculeux du voyage? Ai-je l'air d'un cégépien? Je repenserai à tout ça quand je me donnerai mon prochain tour de rein.

Mais je reviens à ma journée. Au déjeuner, j'ai croisé un vieux monsieur, enfin, un monsieur un peu plus vieux que moi et qui arrivait de San Francisco au volant de sa voiture (son épouse avait préféré revenir en avion). Il était presque rendu à destination puisqu'il habite à Memphis. Donc, ce monsieur m'a salué dans la salle du déjeuner comme si nous étions des grands amis de longue date. Puis nous avons engagé la conversation sur nos voyages respectifs. Une conversation intéressante. Cela m'amène à aborder la façon dont se traduisent les contacts entre les gens aux États-Unis. Ici, même s'ils ne se connaissent pas, les gens se saluent dans les corridors de l'hôtel, dans la salle du déjeuner et un peu partout. Tout le monde se dit «Good morning». J'avais déjà remarqué ce phénomène lors de voyages précédents aux États-Unis. C'est particulièrement vrai en camping. On retrouve aussi ce phénomène au Canada anglais. J'aime bien cette facilité de contact, même si, parfois, ça surprend étant donné qu'ici on est beaucoup plus réservé au Québec.

Je suis arrivé à Memphis ce matin, après avoir franchi le Mississipi. J'ai tout de suite stationné la voiture au centre d'information touristique le long du grand fleuve. Je voulais justement prendre quelques photos du Mississipi. Et bien, sachez que Memphis est un mauvais endroit pour photographier ce fleuve. Aucun aménagement ne permet de s'en approcher et la vue est obstruée par un écran d'arbres qu'il est impossible de franchier. Par contre, au centre d'information touristique, on a droit à deux statues, une de B. B. King et l'autre, vous l'aurez deviné, d'Elvils Presley, la gloire du Tennessee. Sachez d'ailleurs que, contrairement aux autres États qui nomment leurs autoroutes «Memorial Highway» , ou «Eisenhower Highway», ici la I-40 s'appelle «Music Highway».


Finalement, je n'irai pas au parc national Great Smoky. En y regardant de près sur la carte, cela m'imposerait encore un détour. Or, j'ai hâte de rentrer. Je filerai donc sur la 81 qui longe justement les Appalaches. Ce sera quand même beau. Les Great Smoky, ce sera pour une autre fois. À propos, vous avez sûrement remarqué que je ne vous parle pas de mes activités de camping. C'est normal puisque je n'en ai pas fait et que je n'en ferai pas. J'aurais pourtant dû y penser. À cette période-ci de l'année, il fait nuit dès 19 heures et ce, jusqu'à au moins 7 heures le lendemain matin. Comme je suis seul, je me serais senti cent fois plus seul, comme ça, à la noirceur. Et en plus, présentement, il n'y a à peu près personne sur les terrains de camping, sinon des motorisés. Non, le camping en solitaire, ça ne peut se faire que l'été lorsque les journées sont longues et qu'on peut profiter de la soirée.

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