Que conclure de ce voyage de cinq semaines? Beaucoup de choses. J'en soulignerai quelques unes.
On prend tout d'abord conscience de l'étendue du continent nord-américain et de toute la différence entre l'est et l'ouest. Ce qui nous frappe, dans l'ouest, c'est l'étendue du territoire. Celui-ci nous apparaît infini. Vous me direz que dans l'est, il suffit de regarder une carte du Québec pour constater qu'ici aussi, il y a de grandes étendues peu ou pas peuplées. Pensons au Nord du Québec. Oui, mais il y a quand même quelque chose: des arbres, beaucoup d'arbres, des forêts qui nous empêchent de voir à plus de cinquante pieds devant soi. Dans les déserts de l'ouest, il n'y a rien et on peut voir à des dizaines de kilomètres et même plus. Par exemple, à Tucson, une guide du musée du désert de Sonora me montrait des montagnes à l'horizon, que je pouvais très bien voir, et qui se trouvaient au Mexique à environ cent kilomètres plus loin. En fait, ces grandes étendues sont omniprésentes et on ne se lasse pas d'être impressionné.
Une autre chose qui frappe, c'est, d'un côté, l'immense richesse de l'Amérique (Las Vegas constitue une très bonne vitrine à cet égard, tout comme les très nombreux motorisés visibles un peu partout sur les routes) et de l'autre, une pauvreté presque gênante. On voit celle-ci un peu partout. À Denver, je me souviens, entre autres, d'un quartier que j'ai traversé en autobus avec Jean et qui m'apparaissait particulièrement misérable. Cette pauvreté était particulièrement évidente en Arizona: des cabanes, il n'y a pas d'autres mots, en plein champ habitées par des Navajos. Des conditions dignes du tiers-monde. C'est tout de même étonnant. Le contraste entre la pauvreté et la richesse est criant aux États-Unis. En tout cas, il est bien plus accentué qu'ici.
Dans le message que j'ai publié sur Monument Valley, je vous ai montré les belles images de cet endroit majestueux. Pourtant il me suffisait de modifier le cadrage de la caméra pour montrer que la pauvreté est bel et bien visible en plein cœur de Monument Valley. On peut en effet y voir les maisons mobiles déposées en plein paysage et les éventaires de bricoles qu'essaient de nous vendre les Amérindiens pour se faire un peu de sous.
La religion aussi, un peu partout dans l'ouest et dans le sud. Vu en bordure de l'autoroute, un immense panneau : «Si vous mourriez aujourd'hui, où passeriez-vous l'éternité?» Hum! Et il y a les preachers partout à la télévision et à la radio. Et il y a ces feuillets déposés dans la salle du déjeuner et qui nous interpellent sur notre vie spirituelle. Je ne peux pas faire autrement que de ressentir une certaine inquiétude, non pas face aux gens qui trouvent dans la religion une façon de se sentir mieux, mais plutôt dans ce prosélytisme insistant et dans cette trop grande certitude de la vérité.
Il y a aussi les armes à feu. On ne les voit pas vraiment, mais on sent très bien leur présence. On nous annonce des champs de tirs ou des «gun shows». Que dire de cette réclame à Las Vegas, dans un dépliant d'information touristique et qui nous annonce fièrement un magasin d'armes à feu. On retrouve ce phénomène dans les mêmes régions où la religion est omniprésente.
Une autre élément, d'ailleurs évoqué dans un message précédent: la
gentillesse que l'on voit partout. Des gens qui ne se connaissent pas se
saluent et se parlent facilement. Ça rend le début de la journée tellement
plus agréable. Et ça, j'aime bien.
Mais par dessus tout, l'Ouest américain est un endroit fascinant pas ses paysages et ses gens. Je me suis juré d'y remettre les pieds un jour ou l'autre. Cinq semaines, ce n'est vraiment pas assez pour découvrir toutes les richesses de cette région. Un jour, je prendrai le temps qu'il faut pour descendre au fonds de Bryce Canyon. J'irai enfin à Death Valley, lorsqu'il fera moins chaud. Et, pourquoi pas, je retournerai sur la côte du Pacifique. Quand? Je ne le sais pas. Mais un jour sûrement.
Finalement, est-ce qu'on voit vraiment beaucoup de cowboys dans l'ouest? Oui. On en voit beaucoup, et ils arborent fièrement leur célèbre chapeau. Ça c'est l'Ouest!
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