vendredi 30 septembre 2011

Mesa Verde

Il était là, en travers du sentier, à peine un mètre devant moi. Fort de mes connaissances acquises au musée du désert de Sonora, j'ai tout de suive vérifié. Il n'avait pas de sonnette et, ma foi, il n'était pas très gros. La grosseur d'un doigt, peut-être. Je ne peux pas vraiment dire la longueur puisqu'il avait une partie du corps enfouie dans le sol. J'imagine qu'au total, il faisait une cinquantaine de centimètres. Et il avait de beaux motifs, de noirs et de blanc. Richard, à qui j'en ai parlé en primeur aujourd'hui, m'a demandé si c'étaient des motifs de sacoche. Ma foi, c'est peut-être une bonne description. Quoi qu'il en soit, mon pouls s'est accéléré, je me suis arrêté et, comme il fallait bien que je poursuive mon chemin, j'ai tout simplement continué. Le serpent n'a pas bougé. J'ai tout de suite regretté de ne pas avoir pris avec moi mon appareil-photo, ayant jugé ce sentier trop court.

Cette rencontre, elle s'est passée au parc national Mesa Verde dans le sud-ouest du Colorado. Et c'est tout un parc. Je croyais avoir tout vu avec la fameuse route 12 en Utah, et qui avait donné tant d'émotions à mes passagers. C'était de la petite bière. En fait, le parc de Mesa Verde est situé sur un haut plateau (une mesa) et, pour s'y rendre, il faut parcourir 15 milles (pas des kilomètres!) sur une route en lacets à flanc de montagne avec tous les virages en épingles que ça implique et où il y a toujours un précipice d'un côté ou de l'autre. Et comme souvent, il n'y a pas de garde-fou, il faut demeurer bien concentré sur la route. J'aurais pourtant bien aimé regarder le paysage, mais il est impossible de s'arrêter sur cette route sans accotement.

Une fois en haut, on est récompensé par les vues superbes qui s'offrent à nous et par les trésors culturels qu'on y retrouve. Mesa Verde est reconnue pour ses habitations en pierre construites par les Indiens Pueblos à même les falaises. Il y en a beaucoup et ce sont de véritables villages qui ont ainsi été construits. La visite du parc prend au moins une journée. Je compte y retourner demain. J'ai repéré un sentier de randonnée qui m'intéresse. Après quoi je poursuivrai ma route vers le Nouveau-Mexique.  



jeudi 29 septembre 2011

Monument Valley

Pour ceux et celles qui ont lu mon message d'hier sans les photos, je vous invite à y retourner, car j'ai enfin pu les charger.

Comme prévu, je me suis rendu à Monument Valley, le site le plus représentatif de l'Utah. Grandiose est le mot. En fait, contrairement aux parcs nationaux visités jusqu'à maintenant, Monument Valley peut, à la limite, se visiter sans sortir de sa voiture. La route traverse ce vaste paysage sur environ quinze kilomètres. Comme il s'agit d'un très vaste espace qui nous enveloppe, on voit tout.




Ce site magnifique est stitué en territoire Navajo. Ce n'est ni un parc national, ni un monument national, contrairement à ce que je croyais au point de départ. On voit d'ailleurs que c'est géré différemment. Ainsi, de la route principale, un chemin de quatre milles nous amène jusqu'à un centre d'information. Toutefois, une fois rendu là, on est un peu dans un cul de sac. Pour aller plus loin, il faut s'inscrire à un tour organisé avec un guide. Sinon, il faut accepter de faire un petit bout de chemin avec sa voiture sur une route de terre battue qui mène à une tête de sentier. J'ai vite rebroussé chemin après m'être engagé sur cette route. J'ai eu peur d'y laisser une roue.

En fait, j'ai eu l'impression que si la route est si vilaine, c'est pour nous inciter à acheter les services d'un guide. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison avec les parcs nationaux où on offre un excellent service, sans nous faire ressentir cette pression mercantile.

Une fois passé Monument Valley, je me suis dit que ce serait plus ordinaire par la suite. Bien non, le paysage, tout en étant différent, a continué d'être grandiose. Des paysages à couper le souffle sur cent kilomètres de plus. Et on n'est même pas dans un parc, juste sur des routes secondaires.

J'ai terminé la journée à Cortez au Colorado. Je ne savais pas que cette ville existait avant de l'avoir pointée sur la carte hier. C'est tout près du parc national Mesa Verde où je me rends demain.

J'ai soupé dans un pub country. J'ai même eu droit à un vedette locale qui a poussé quelques tounes, dont Rocket Man de Elton John, chanté à la façon country.

Souhaitez-moi bonne nuit, car il y a présentement un groupe de jeunes Allemands dans les chambres autour sur l'étage, et le party est pris. Que des jeunes, pas de parents. Les portes claquent, on s'interpelle dans le corridor, les filles crient, bref j'ai hâte que ça cesse. J'espère que l'alcool et la baise vont finir par les endormir. Je me suis plaint à la réception. On verra bien ce que ça va donner.

mercredi 28 septembre 2011

Le désert de Sonora

Tel que recommandé par le guide du parc national des saguaros, je me suis pointé, tôt aujourd'hui, au musée du désert de Sonora de l'Arizona, c'est-à-dire à 8 h 30. Il m'avait suggéré de le faire tôt parce que les animaux sont plus actifs le matin lorsqu'il ne fait pas trop chaud. L'endroit ouvre d'ailleurs ses portes à 7 h. Il faut croire qu'il était déjà trop tard puisque bon nombre d'animaux s'étaient déjà réfugiés dans leur tanière ou, du moins, à l'ombre des regards des visiteurs.

Je considère cette visite comme un des faits saillants du voyage. C'est l'endroit à visiter à Tucson, peut-être avant même le parc national des saguaros. L'endroit est en fait un centre d'interprétation de la faune, de la flore, de la géologie et même de la climatologie du désert de Sonora. Alors que je m'attendais à y passer une heure, j'en suis ressorti seulement à midi trente. J'ai beaucoup appris durant cette visite. Par exemple, je connais maintenant la différence entre l'agave et le yucca. Je sais aussi qu'il n'y a pas qu'une espèce de serpent à sonnette en Arizona, il y en a plus d'une dizaine. Et c'est sans compter les autres serpents sans sonnettes. J'ai également appris que les scorpions ont un certain lien de parenté avec les araignées. Et il y a des dindes en Arizona. Finalement, il ne faut pas confondre le désert de Sonora (Arizona, sud de la Californie et Mexique) avec celui de Mojave (centre de la Californie et Nevada).

J'ai plusieurs fois pensé à mon frère Michel qui connaît tous les oiseaux par leur petit nom, en français ou en latin. Il aurait été fasciné par ce qu'il aurait vu dans la volière et aussi par les autre animaux que l'on peut voir. Pour ma part, ça m'a permis de prendre plusieurs photos d'animaux sans devoir attendre les hasards des rencontres dans la nature sauvage.






En plus des animaux qui sont nécessairement confinés dans des espaces limités (on ne peut quand même pas laisser les loups avec les dindes!), on peut croiser sur son chemin des animaux parfaitement sauvages, puisque ce qu'on appelle le musée du désert est situé à l'extérieur. J'y ai vu un lézard d'au moins 30 cm, qui s'adonnait à passer par là. On peut y retrouver aussi des serpents et il y a des avis qui nous invitent à la prudence à ce sujet. On retrouve d'ailleurs ces avis un peu partout en Arizona, y compris dans les haltes routières. Le truc, c'est de regarder où on met les pieds et les mains. Il faut surtout faire attention aux roches ou aux fissures puisque les serpents et les scorpions aiment s'y mettre à l'abri.

Tucson aura été l'endroit le plus méridional de mon voyage. D'ici, on peut voir les montages du Mexique à cent kilomètres plus loin. De Tucson, j'ai filé jusqu'à Flagstaff., en ligne droite vers le nord. C'est étonnant comme le paysage et la température peuvent changer en se déplaçant de seulement quelques centaines de kilomètres. Alors qu'à Tucson, la température oscillait autour de 35°C et qu'on était dans le désert, à Flagstaff, il fait présentement 11°C et c'est la forêt. L'explication: Tucson est à mille pieds d'altitude et Flagstaff à 7000.

Au programme demain: Monument Valley.

mardi 27 septembre 2011

Les saguaros

Les saguaros, ce sont ces cactus géants emblématiques du sud de l'Arizona. On en retrouve des forêts dans le parc national des saguaros, près de Tucson, que j'ai visité aujourd'hui. Une route panoramique et quelques sentiers de la nature permettent de saisir toute la majesté de cette végétation désertique. Celle-ci, contrairement à ce qu'on pourrait penser, est très riche On est impressionné par la diversité de la flore. Les saguaros ne sont pas confinés au parc, on en retrouve un peu partout dans la région, y compris aux abords de l'autoroute, sur des terrains privés ou dans les entrées de postes d'essence. Ils sont d'ailleurs protégés par l'État, partout sur le territoire de l'Arizona.




Aujoud'hui, faute d'avoir vu un road runner, j'ai vu un coyote. Comme j'étais en voiture, il n'a, bien sûr, pas attendu que je me stationne et que je sorte mon appareil-photo. Il marchait vite le coyote. Et, je n'ai toujours pas vu de serpents à sonnettes ou de scorpions. À ce propos, il faut ajouter une autre espèce au chapitre des vilaines bêtes: le monstre de Gila, un lézard venimeux, qu'on serait susceptible de rencontrer sur notre chemin par ici.

Concernant la planification du voyage, j'ai changé mes plans. Plutôt que de filer vers l'est dans la partie sud des États-Unis, je vais plutôt remonter vers le nord dès demain. Mon objectif est de passer à deux endroits que nous n'avions pas pu voir, lorsque nous étions quatre: Monument Valley et le parc national Mesa Verde. Je vais donc aller à ces deux endroits, pas très loins l'un de l'autre. Après quoi, je me rendrai à Santa Fe. Après Santa Fe, je filerai sur l'autoroute I-40 jusqu'aux Appalaches. Ce sera ensuite la remontée vers Montréal.

Pour ce qui est de la journée de demain, je vais aller visiter le musée du désert de Sonora situé tout près du parc. Un employé du parc me l'a conseillé. En fait, il m'a précisé que le terme «musée» est trompeur pour décrire l'endroit. Il s'agit en fait, à la fois d'un jardin botanique et d'un zoo, spécialisés dans la flore et la faune du désert de Sonora, nom que l'on donne au désert du sud de l'Arizona.

lundi 26 septembre 2011

Les arbres de Josué

Aujourd'hui était journée de randonnée pédestre dans le parc national de Joshua Tree, près de Palm Springs. En fait pour ceux qui ne connaisse pas l'arbre de Josué, celui-ci pousse dans le désert de Mojave et appartient à la famille du yucca. En fait, je trouve qu'il ne ressemble à aucune autre espèce et j'ai trouvé fort impressionnant de marcher parmi tous ces arbres que l'on retrouve en grand nombre dans le parc. L'arbre de Josué n'était pas vraiment une découverte du jour, puisque nous en avions vus en Arizona, sur le chemin pour Las Vegas. Mais ici, ils sont particulièrement nombreux et gros.



J'ai passé une partie de la journée dans le parc. J'y ai vu des cailles sauvages. Comme je ne savais pas trop ce que c'était et que l'espèce de couette en l'air qu'elles ont sur le dessus de la tête pouvait me faire penser qu'il s'agissait de Road Runners, je me suis informé au personnel du parc. Hélas, il ne s'agissait pas de Road Runners, mais plutôt du colin de Gambel (Gambel's Quail) ou, si vous préférez de Callipepla Gambelii. J'ai bien tenté de les photographier, mais ces drôles d'oiseaux bougent tout le temps et se déplacent rapidement au sol.


En sortant du parc, j'ai tourné vers l'est et il était indiqué qu'il n'y aurait pas de services pendant les cent prochaines milles. Heureusement que j'avais assez d'essence. Cette route de cent kilomètres était faite de quelques très longs tronçons qui semblent se prolonger à l'infini dans le désert. Et une route où j'étais presque seul. Et où le téléphone cellulaire ne fonctionne pas. Et où j'ai vu des vautours sur le bord de la route. Des urubus, peut-être? J'ai terminé la journée à Blythe, près de la frontière de l'Arizona, une ville dont le seul intérêt est d'offrir des services près de l'autoroute.

Demain, je serai donc de retour en Arizona.

dimanche 25 septembre 2011

Palm Springs

La journée a commencé par la lessive. Il le faut bien. Je commençais à avoir une répugnance pour mes propres vêtements. Je suis donc allé dans un laundromat, à cinq coins de rue de mon hôtel. Faire sa lessive dans un lavoir public et plier ses bobettes devant les gens du voisinage, ça replace les pieds sur terre.

Équipé de vêtements propres, j'ai repris le Santa Monica Expressway en sens inverse, c'est-à-dire vers l'est. Juste avant d'arriver à Palm Springs, la route était fermée et il m'a fallu rebrousser chemin et trouver une autre route. J'ai vite découvert que la route avait été fermée à cause de feux de broussailles dans la montagne. D'ailleurs, le vent poussait la fumée vers Palm Springs où ça a senti le feu de bois tout l'après-midi. La fumée est maintenant disparue. Soit que les pompiers ont bien travaillé, ou que le vent a simplement changé de direction.

Parlant du vent, il était particulièrement fort cet après-midi dans le désert. À tel point que la conduite automobile en était rendue difficile. J'ai eu un peu peur et j'avais très hâte d'arriver à destination. C'était pire que durant nos tempêtes d'hiver.

Palm Springs est une ville d'environ 40 000 habitants, située au pied des montagnes dans le désert à environ 175 kilomètres de Los Angeles. Selon ce que je peux en juger, il s'agit d'une destination de villégiature pour les gens de Los Angeles. Ça donne un peu l'impression que les gens d'Hollywood viennent s'évader ici. J'ai pu voir un véhicule qui arborait fièrement le logo de la Warner Brothers. De plus, comme il fait chaud ici, on fait un peu comme à Las Vegas: les terrasses sont équipées de systèmes qui pulvérisent de la bruine fraîche sur les passants. Également un record a été battu aujourd'hui, celui de la chambre la moins chère avec le petit déjeuner inclus: 57 $ dans un beau Comfort Inn avec piscine, spa et palmiers.



 

Mes plans pour demain: partir tôt et profiter de la matinée pour parcourir quelques sentiers de randonnée dans le parc national Joshua Tree, tout près d'ici. L'après-midi risque d'être trop chaud. J'en profiterai donc pour faire un peu de route.

samedi 24 septembre 2011

Santa Monica et Venice : deux mondes

Je croyais que Santa Monica et Venice Beach, c'était bonnet blanc, blanc bonnet. Ce sont deux villes qui donnent directement sur la plage du Pacifique et qui font partie de l'agglomération de Los Angeles. Elles sont collées l'une sur l'autre. Mais les apparences sont trompeuses. Autant Santa Monica est proprette et distinguée, autant Venice est plutôt défraîchie et délinquante.

Santa Monica est surtout célèbre pour son fameux surplombant le Pacifique et qui constitue la limite ouest de la fameuse route 66 qui la reliait à Chicago. C'est le point d'attraction touristique central avec ses boutiques, ses restos, sa grande roue, ses montagnes russes et un superbe carrousel. Il y a aussi, bien sûr, une immense plage bordée de plusieurs hôtels qu'on imagine chers et un centre-ville branché, notamment, la promenade de la 3e rue.



À Venice, tout est centré sur la rue longeant la plage sur au moins deux kilomètres, avec ses boutiques de bricoles, de T-shirts, de massages, de cartomanciennes et j'en passe. On y retrouve aussi beaucoup de musiciens, de chanteurs ou de danseurs de rue et dont le talent est très variable, si vous me permettez cet euphémisme. Il y a, à travers tout ça, les nombreux itinérants qui sont partout mais que personne ne regarde vraiment. Venice est aussi connue pour sa fameuse Muscle Beach, une espèce de gym en plein air où j'ai eu l'impression que les usagers posaient plus qu'il ne s'entraînaient.



Si les deux villes sont différentes, chacune a son charme particulier, et si Santa Monica fait plus propre, Venice fait certainement plus animée.

J'ai terminé la soirée dans un restaurant indien, une première depuis le début du voyage. Ça change du steak et du mexicain. Le restaurant indien m'a tout de suite inspiré confiance. Pas trop bondé de touristes et une part de la clientèle était justement indienne. Curieusement, cet endroit m'a aussi rappelé Muscle Beach. Un des serveurs semblait tout droit en sortir. On aurait dit qu'il occupait cet emploi en attendant un poste au Gold Gym de Venice.

Demain, j'amorce le retour vers l'est en direction de Palm Spring et du parc national Joshua Tree. Ça devrait constituer un retour vers la chaleur et le temps sec. Disons que je me suis payé ici un intermède de temps frais et brumeux. Une Californie grise, différente des images mythiques de ciel bleu sans nuages.

vendredi 23 septembre 2011

Santa Monica

La journée a débuté, comme prévu, vers l'aéroport pour y déposer mes compagnons de voyage. Un moment émouvant qui m'a un peu ébranlé. C'est certainement la preuve que les trois dernières semaines passées avec des membres de la famille ont représenté pour moi de beaux moments.

J'ai appris par la suite que les plans de voyage de Michel, Jean et Claire ont été chamboulés. L'avion qui devait décoller à 8 h 30 leur a fait faux bond. American Airlines leur a proposé un vol pour Toronto à 14 h 30 avec correspondance à Montréal. Arrivée prévue à Montréal:  00 h 30 ! J'espère qu'ils exigeront un dédommagement.

Quant à moi, comme je vous l'avais précisé hier, je me suis rendu directement à Santa Monica. Un peu plus de 400 kilomètres de route, dont la plus grande partie dans le désert et le reste sur les autoroutes à quatre voies de l'agglomération de Los Angeles. J'ai été très chanceux parce que je craignais de traverser Los Angeles à l'heure de pointe. Ça s'est fait en criant lapin. Comme j'entrais dans la ville plutôt que d'en sortir, j'ai à peine subi un ou deux légers ralentissements. J'ai connu bien pire à Montréal.

Je suis logé sur le boulevard Santa Monica à trois kilomètres de la plage. Je n'ai pu m'empêcher de prendre le bus pour me rendre au Pacifique. J'en ai profité pour souper au centre-ville. Ça fait du bien de respirer l'air frais et humide. Ça change de l'air sec du désert et des hautes altitudes que je respire depuis plus de deux semaines. Je pense que je vais aimer Santa Monica. C'est jeune, vivant et animé. Il y a beaucoup de musique et de rythme dans les rues.  Et je ne parle pas de cette musique rythmée et programmée spécialement pour les touristes de Las Vegas. Non. On parle ici d'une place publique animée par les gens de la place.

Demain, je compte explorer la plage et le fameux quai qui s'avance dans la mer et que j'ai entrevu ce soir. J'irai aussi à Venice Beach. Il n'y a qu'à prendre le bus juste en face de l'hôtel. Ça ne coûte que 1 $!

jeudi 22 septembre 2011

Love

Après une deuxième journée le long de la strip, on se rend vite compte que la visite de Las Vegas devient répétitive. On visite des lobbys d'hôtel, on voit beaucoup de boutiques de luxe. Des casinos aussi vastes les uns que les autres. Des restaurants chers. Bref, comme le faisait remarquer Jean, tout est axé sur la dépense touristique. Au moins, dans une vraie ville, on peut toujours manger une pointe de pizza sur le coin d'une rue, ou prendre un café dans un établissement sympathique fréquenté par les gens du quartier. Ici, ce n'est pas possible. Et il fait chaud. À 13 h 30, nous sommes venus nous réfugier à l'air climatisé de l'hôtel.

Ce soir, c'était Love du Cirque du Soleil. Le clou de la journée. Je ne sais pas vraiment comment décrire ce spectacle qui s'inspire de la musique des Beatles. C'est tout simplement éblouissant. On en a le souffle coupé. J'ai eu des moments de chaire de poule et mon émotion était partagée par mes covoyageurs.

Pas question d'étirer la soirée, puisque demain, il faut être à l'aéroport à 6 h. Le voyage se terminera pour Jean, Michel et Claire. Je poursuivrai le voyage seul. Je dois avouer que ça m'inquiète un tout petit peu. Non pas que je suis incapable de me retrouver seul pendant quelques jours, mais plutôt parce que j'ai eu le privilège de passer trois semaines avec mes frères et ma belle-sœur et que ça va se terminer d'un seul coup. Il y aura certainement un petit choc, mais je devrais être capable de l'absorber.

Pour ce qui est des tous prochains jours, j'ai dû changer mes plans. J'avais initialement prévu passer au moins deux jours à Death Valley. Les prévisions météo pour cet endroit me contraignent à y renoncer. On y annonce en effet une température oscillant autour de 45°C ! Avec une telle chaleur, il est hors de question de coucher sous la tente. Toute forme de randonnée pédestre est également exclue. Ma seule option serait de traverser le parc toutes vitres levées sans jamais sortir de la voiture.  Je ferai donc l'économie d'un détour qui aurait pu être intéressant, et je me dirigerai tout droit vers le Pacifique, direction Santa Monica.

mercredi 21 septembre 2011

Las Vegas : l'extravagance

Las Vegas nous a réservé des surprises. Je croyais que c'était plus cher qu'ailleurs et j'avais en partie tort. Dès l'arrivée en ville hier, nous avons opté pour un hôtel Ramada, situé à environ un kilomètre de l'avenue Las Vegas, communément appelée la strip. Une surprise nous attendait. On nous faisait chaque chambre, comprenant deux grands lits doubles et petit déjeuner, pour la somme incroyable de 69 $. J'ai poussé l'audace jusqu'à demander le rabais du CAA, ce que la préposée à la réception a accepté sur le champ. Chaque chambre nous revient donc à 61,15 $. C'est la chambre la moins chère de tout le voyage, si on considère que le petit déjeuner est inclus. J'avais espéré que cette politique de bas prix s'étende aux autres dépenses. Ce n'est pas le cas. La «pint» de bière est à 9 $ et le prix des repas au restaurant est à l'avenant.

Ce matin, nous avons débuté la journée par une reconnaissance des accès à l'aéroport. En effet, très tôt vendredi matin, je dois y reconduire mes trois compagnons dont le voyage se terminera alors. C'est curieux, mais l'aéroport de Las Vegas est presqu'au centre-ville. À mon avis, une heure de marche et ça y est.

Après cette courte tournée en voiture, nous avons marché dans la ville et nous sommes bien imprégnés de l'extravagance des lieux, qu'il est très difficile de décrire. Disons simplement que tout est gros et souvent clinquant. Tout est fait pour conserver le client le plus longtemps possible à l'intérieur des grands hôtels qui hébergent tous une galerie de boutiques et de restaurants, de même qu'un casino. La tour Eiffel, qui fait la moitié de la taille de la vraie, est à voir. Il en est de même de la reproduction de Manhattan et de Venise.




Jean et moi sommes revenus à l'hôtel vers le milieu de l'après-midi, question de se reposer de la chaleur extrême des lieux. Il faisait 37°C en fin d'après-midi. On annonce la même chose pour demain. Je n'ai jamais tant apprécié cet élément de confort qu'on appelle la climatisation.

La soirée s'est terminée sur la strip devant le fascinant spectacle des jeux d'eau du Bellagio.

mardi 20 septembre 2011

Le choc de Vegas

En partance du Grand Canyon ce matin, nous sommes arrivés en fin d'après-midi à Las Vegas. Quel contraste saisissant. Autant le Grand Canyon nous a permis de vivre un contact privilégié avec la nature, autant Las Vegas représente la démesure urbaine et artificielle. Et il fait chaud: QUARANTE degrés. Je ne parle pas ici de l'indice Humidex, mais bien de la température réelle mesurée au thermomètre. Heureusement que l'air est très sec. Heureusement aussi que la climatisation fonctionne bien dans la voiture.

Pour franchir les quelque 450 kilomètres qui séparent Las Vegas du Grand Canyon, nous avons traversé des régions très peu peuplées et souvent désertiques. Au restaurant, à Kingville, dans l'ouest de l'Arizona, nous avons vu pour la première fois, un client armé, un vieux monsieur qui portait fièrement son gun à la ceinture. Sûrement un républicain. On a peine à y croire.

Juste avant d'arriver à Las Vegas, un arrêt au barrage Hoover s'imposait. Si vous ne connaissez pas le barrage Hoover, eh bien, c'est le barrage que Superman a protégé d'une catastrophe. Plus sérieusement, c'est l'immense et très haut barrage situé sur le fleuve Colorado à la frontière de l'Arizona et du Nevada. Ici, les mesures de sécurité sont dignes d'un aéroport. Avant d'entrer sur le site, il faut passer à travers une porte magnétique, question de savoir si on ne transporte pas sur soi des objets qui pourraient porter atteinte à la sécurité nationale. En ce qui me concerne, mon sac à dos à bipé et j'ai dû retirer un reste de bouteille de Kahlua que j'avais glissée dans mon sac à dos le matin, faute de place dans les bagages. J'ai aussi dû retirer deux barres tendres, des articles absolument prohibés pour quiconque souhaite visiter le barrage Hoover. Et il y a aussi les hélicoptères qui survolent constamment le site comme s'il s'agissait de protéger une base aérienne américaine près de Kaboul. Malgré ces inconvénients, une visite de ce barrage demeure un incontournable. Mais pour ma part, je me demande si le pont qui franchit le Colorado à cet endroit n'est pas encore plus impressionnant. J'ai eu le frisson, juste à penser que nous l'avions traversé en voiture.

Demain, nous consacrerons la journée à explorer Las Vegas.

lundi 19 septembre 2011

Bright Angel

La journée d'aujourd'hui a été consacrée à l'exploration plus approfondie du Grand Canyon. Plusieurs heures de marche autour et dans le canyon. Pour ma part, j'ai entrepris de parcourir quelque cinq kilomètres à l'intérieur du canyon sur la piste la plus populaire de l'endroit et qui porte le nom de Bright Angel. Il s'agit en fait des deux premiers kilomètres et demie (j'ai fait l'aller-retour) d'une piste de randonnée qui se rend tout au fond du canyon sur les rives du fleuve Colorado, quinze kilomètres au total. Certains tronçons peuvent être vertigineux, puisque d'un côté de la piste, on a la paroi de la falaise et de l'autre côté, c'est le précipice. Il faut donc bien regarder où on met le pied. Mais cette vigilance est récompensée par le sentiment très fort d'être au coeur du fameux canyon. Et il y a évidemment la beauté de celui-ci qui ne nous quitte pas. Je n'en ai pas rencontrés sur le chemin, mais il arrive qu'on puisse croiser des mulets. Dans un tel cas, il faut se coller à la paroi et laisser le mulet passer du côté du précipice. Celui-ci en a déjà vu d'autres.


Durant la remontée, j'ai été dépassé par un couple de Québécois qui revenaient du campement sur le bord du Colorado. Ils y étaient arrivés la veille et y avaient passé la nuit. Il est en effet impossible de descendre au fond du canyon et de revenir durant la même journée. Il faut y mettre deux jours. Ces deux Québécois m'avaient l'air pas mal en forme pour leur âge. Bien que je ne leur aie pas demandé cette information, ils étaient certainement dans la soixantaine avancée. Je trouve ça encourageant et ça nous montre qu'il n'y a rien de si terrible à vieillir. J'espère tout simplement pouvoir continuer à garder la forme comme eux.

Pendant que j'explorais le Grand Canyon de l'intérieur, mes compagnons de voyage faisaient de même en suivant la corniche. Je les ai d'ailleurs rejoints et, après une bonne bière, nous avons continué notre ballade en admirant des points qui peuvent changer beaucoup au fur et à mesure qu'on se déplace.


A neuf heures trente, j'étais déjà au lit. La journée a été dure, non pas seulement à cause de l'exercice qui, somme toute, n'était pas si exigeant, mais surtout à cause du soleil qui tape dur ici.  On ne soupçonne pas alors que durant la soirée, il faudra mettre un coton ouaté et peut-être même un survêtement. Car il faut savoir qu'ici, les écarts de température sont importants. S'il peut faire de 26 à 28 degrés le jour, le soir et la nuit, la température baisse aux environs de 6 à 8 degrés, Celcius bien sûr.

L'aventure du Grand Canyon se termine aujourd'hui. Direction Las Vegas.

dimanche 18 septembre 2011

Le Grand Canyon

On ne pouvait pas trouver mieux pour l'anniversaire de Claire que de le célébrer au Grand Canyon. Nous sommes arrivés dans le parc national en après-midi et nous avons été fortement impressionnés par les paysages. Ici, les distances, la profondeur, bref, toutes les dimensions sont hors de proportion. Une surprise: plutôt que d'être désertique, les hauteurs du Grand Canyon sont boisées. En fait, nous sommes dans la forêt, en compagnie des wapitis. Nous en avons vu quelques uns sur le bord de la route à l'intérieur du parc.


Auparavant, nous avions visité le Sunset Volcano Crater. Il s'agit en fait d'un territoire qui a le statut de Monument National et qui, comme son nom l'indique est une zone volcanique. Heureusement la dernière éruption date de très longtemps, mais elle a laissé des traces. Ici, le sable est noir et il y a un champ de lave pétrifié. On dirait de la vase noire, mais il s'agit en fait de roc très dur.


La journée s'est terminée dans un restaurant western avec des gros steaks pour Michel et Claire. Jean et moi, plus raisonnables, nous sommes contentés de poulet.

Demain, toute la journée sera consacrée au Grand Canyon qu'il faudra explorer plus à fond.

samedi 17 septembre 2011

Antelope Canyon

Hier, dès notre arrivée à Page, nous nous sommes empressés de réserver notre visite à Antelope Canyon. En effet, contrairement aux endroits visités précédemment, il faut y être accompagné d'un guide Navajo, puisque cet étonnant canyon est situé dans la réserve Navajo. Nous nous sommes donc rendus au point de rendez-vous fixé et, après quelques kilomètres en véhicule 4 x 4 haut perché sur roues, sur un route vaseuse à se faire brasser le canadien, nous sommes arrivés à l'entrée du canyon. Ce mot peut porter à confusion parce que, pour la plupart des gens, il rappelle immédiatement le Grand Canyon. Antelope Canyon est tout le contraire de ça. Il est tellement étroit que deux personnes peuvent difficilement s'y croiser. En fait, on peut y circuler en touchant simultanément aux deux parois opposées. Et c'est très profond. La lumière du jour y passe à peine, mais elle est suffisante pour y faire apparaître mille et une couleurs chatoyantes sur les parois. Antelope Canyon est d'une beauté artistique et on a peine à croire qu'il est l’œuvre de la nature.


Deux autres points d'intérêt, Horseshoe Bend, un vertigineux méandre du Colorado qu'on découvre après une marche d'un peu moins d'un kilomètre et le barrage de Glen Canyon qui a permis la formation du lac Powell qu'on peut d'ailleurs apercevoir de notre chambre d'hôtel.


Demain, on se dirige vers le Grand Canyon. On a enfin pu y trouver une chambre. On nous avait dit que tout était complet et nous nous étions résignés à coucher à William, à près de 200 kilomètres de là. Mais Cheryl, notre préposée préférée à la réception de l'hôtel nous a réglé tout ça en deux temps et trois mouvements. Nous logerons donc à trois kilomètres du Grand Canyon.

vendredi 16 septembre 2011

L'Arizona

Nous avons aujourd'hui quitté l'Utah pour l'Arizona. Il y avait pourtant tant d'autres choses à voir en Utah. Nous avons dû laisser tomber le parc national de Zion, faute de temps. Et il y a plein d'autres endroits, tels plusieurs state parks ou des canyons qui auraient mérité une visite. Choisir, c'est renoncer.

Aujour'hui, c'était la journée des grands espaces où le regard se perd presque à l'infini. En fait, nous avons eu droit à des paysages typiques de films westerns. D'ailleurs, juste avant de quitter l'Utah, nous nous sommes arrêtés à Kanab qui est un peu la capitale régionale du cinéma hollywoodien. De nombreux films ont été tournés ici, dont «The Missfits» avec Marilyn Monroe et Clark Gable et «La planète des singes».


Côté faune, nous avons eu droit aujour'hui à, tenez-vous bien, une tarentule qui se promenait lentement sur le terrain de stationnement d'une halte routière. Dans un créneau plus sympathique du règne animal, il y a eu aussi un lapin, aperçu de notre chambre d'hôtel à Page, petite ville du nord de l'Arizona sur les rives du Colorado.


Au programme demain: Antelope Canyon, Horseshoe State Park et, pourquoi pas, une petite excursion vers le lac Powell qu'on voit de notre chambre d'hôtel.

jeudi 15 septembre 2011

Un émerveillement : Bryce Canyon

La journée a été un émerveillement total. Il n'y a pas de mots pour décrire Bryce Canyon. La description la plus proche de la réalité vient de Jean. Il dit que ça ressemble à une immense grotte remplie de stalagmites, mais qui serait à ciel ouvert. En fait, il faut imaginer d'immenses colonnes rouges agglutinées les unes aux autres dans un canyon et tout cela sur des kilomètres. Il y en a des milliers.

Plusieurs belvédères permettent d'observer ce phénomène naturel hors du commun. Nous avons commencé par celui situé le plus haut, à plus de 9000 pieds d'altitude. Nous étions un peu dans les nuages et ce n'était pas chaud, seulement 6°C. Après avoir fait le tour des différents points de vue, nous nous sommes attaqués à un sentier de randonnée qui descend dans la vallée. C'était féérique, nous étions complètement entourés de ces immenses colonnes rouges qui donnent une ambiance irréelle à  l'endroit. On a l'impression d'être dans un décor de conte de fée. C'est tout à fait fascinant. Nous avons finalement passé toute la journée à Bryce Canyon. C'est trop peu. Je me suis juré que j'y retournerais un jour pour y parcourir une bonne partie du long sentier qui sillonne le canyon. En fait, je n'en reviens toujours pas.



J'ai évoqué un peu plus haut le froid qu'il faisait dans le parc. En fait, nous avons eu droit hier à un 4°C au sommet d'un col dans la forêt nationale de Dixie sur la route 12. Aujourd'hui, c'était un peu plus chaud et la température a daigné monter à 12°C. C'est un peu une surprise pour nous, puisque dans les jours qui ont précédé, nous avons plutôt eu tendance à cuire au soleil dans des paysages semi désertiques. Les régions traversées hier, ainsi que Bryce Canyon sont plutôt forestières et situées en haute altitude. Il faut donc s'habiller chaudement et Claire aurait bien aimé avoir des gants ou des mitaines. Demain, les températures devraient remonter au fur et à mesure que nous nous approcherons de l'Arizona.

Nous avons pu observer la faune de la région: des wapitis, des antilopes, un geai de Steller (confirmé par Michel) et, tenez vous bien, des vaches en pleine forêt. J'exagère à peine. Hier, nous avons croisé des troupeaux de vache le long de la route à l'intérieur de la forêt de Dixie. Il faut bien surveiller car elles traversent parfois la route. Je me suis informé auprès du personnel responsable de cette forêt nationale et on m'a expliqué que des éleveurs privés peuvent louer des parcelles de terrain à l'intérieur même de la forêt nationale pour y faire paître leurs vaches. Étonnant.

mercredi 14 septembre 2011

La route 12

Il a plu toute la matinée. C'est un peu dommage parce c'est aujourd'hui que nous avons parcouru la fameuse route 12 panoramique. Le ciel étant lourdement couvert, nous n'avons pas pu apprécier à leur juste valeur les panoramas. Malgré ce temps lourd nous avons quand même pu apprécier les beautés du paysage. Nous avons surtout eu droit à quelques moments excitants. J'ai d'ailleurs cru remarquer une certaine frousse chez mes trois covoyageurs. Il faut que je vous explique. La route 12 parcourt des montagnes et, à un endroit précis, elle suit une crête dans les montagnes. En fait, sur environ un kilomètre, la route suit un précipice, non pas sur un côté de la route, mais sur les deux côtés. Et quand je parle d'un précipice, j'évoque vraiment quelque chose de vertigineux. Jean s'est appuyé sur la boîte à gants, alors que Claire a laissé échappé quelques petites exclamations qui manifestaient une certaine crainte. Moi-même, j'avais un peu l'impression d'être au volant d'un véhicule dans des montagnes russes. Avec un précipice de chaque côté, sans accotement, sans garde-fou et avec une chaussée trempée, l'aquaplanage n'est pas possible et aucune erreur n'est permise. Je vais me souvenir longtemps de ce tronçon et de ses sensations fortes.


Deux visites ont marqué la journée: le Kodachrome State Park et le Red Canyon. Le Kodachrome State Parc (quel drôle de nom!) est situé dans un bassin entouré sur trois côtés de hautes falaises de roche rouge. En plus, il est garni de hautes colonnes rouges aux formes éminemment phalliques. Malgré cette évidence, les guides touristiques n'utilisent jamais ce terme. Ce parc est un endroit privilégié pour de belles photos aux couleurs contrastées.



Autre lieu d'intérêt que nous ne soupçonnions pas: Red Canyon. Comme son nom l'indique, le rouge y est à l'honneur et la route passe même à travers certaines formations rocheuses qui servent de tunnel. Nous y retournerons demain pour marcher un peu dans la nature.


La journée s'est terminée par un bon repas et surtout par quatre grosses pointes de tarte que nous avons avalées prestement. Claire étant plus raisonnable, elle s'est contentée d'une tarte aux fruits, alors que mes frères et moi nous sommes empiffrés d'une pointe de tarte à la crème aux dimensions gargantuesques. C'en était presque gênant. Nos voisins de table n'ont pu s'empêcher de le remarquer.

Demain, Bryce Canyon dont Monique, mon ancienne collègue de travail, dit que c'est «the top».

mardi 13 septembre 2011

Le parc national de Capitol Reef

Avant de poursuivre le récit du voyage, je dois des explications aux lecteurs de ce blogue. Au moins un d'entre eux a remarqué que les deux derniers messages étaient postdatés. Autrement dit, le message qui faisait état de la journée du 11 septembre était publié en date du 12 et celui du 12 apparaissant comme étant du 13 septembre. Ça fait évidemment bizarre de lire un rapport sur les évènements survenus durant une journée donnée alors qu'il n'est que 8 heures du matin. L'explication est toute simple. J'avais omis d'ajuster mon ordinateur au fuseau horaire des Rocheuses. Comme mes deux derniers messages avaient été publiés après 22 heures, la date générée par l'ordinateur était celle du lendemain, puisqu'il était dépassé minuit à l'heure de l'est. Tout est maintenant corrigé.

En ce qui concerne le voyage proprement dit, nous avons quitté la région de Moab après y avoir passé deux jours. Nous avons ainsi filé vers un troisième parc national, le Capitol Reef. Ce parc, bien que moins spectaculaire que les deux premiers recèle un beau coin de verdure. En effet, niché au fond d'une vallée, en plein coeur de parc, on retrouve un secteur très vert et très fertile où poussent des arbres fruitiers. C'est un ancien lieu de peuplement des Indiens Ute, qui ont laissé des pétroglyphes sur la falaise, puis des Mormons qui sont venus s'y installer au XIXe siècle. Il y a, bien sûr, une petite rivière. Cela contraste avec les régions que nous avons traversées, dans les derniers jours et qui sont assez arides, sinon presque désertiques.

La journée s'est terminée à Torey, petit village de quelque 130 habitants. Nous logeons dans une suite, un véritable logement de trois chambres avec cuisine et salon, logé au dessus du magasin général. Comme nous nous informions auprès de la propriétaire sur la possibilité d'acheter une bouteille de vin pour le souper, celle-ci nous a offert gracieusement une bouteille déjà ouverte d'un vin de Napa qu'elle avait dans son frigo, nous dispensant de parcourir 14 milles pour aller au prochain Liquor Store. Une belle fin de journée s'est offerte à nous sur notre terrasse avec vue sur les montagnes.


Demain, on s'attaque à la route 12, la fameuse route panoramique de l'Utah, mentionnée dans tous les guides touristiques.

lundi 12 septembre 2011

Island in the Sky

Toujours dans la région de Moab, nous sommes allés aujourd'hui au parc national Canyonlands. Comme ce parc est dans la même région que le parc Arches, visité hier, nous nous attendions à une certaine ressemblance. Pas du tout. Autant, le parc Arches est axé sur des formations géologiques aussi inattendues les unes que les autres, dont les fameuses arches, autant Canyonlands nous offre d'immenses vallées et canyons aux dimensions  inimaginables et où le regard se perd au fond de l'horizon. Ces canyons larges et profonds entourent presque complètement la partie nord du parc et nous donne l'impression d'être sur une île suspendue en plein ciel. C'est ce qui explique que cette section du parc s'appelle Island in the Sky. On a peine à bien prendre conscience de ce qu'on voit, tant les paysages offerts sont démesurés par rapport à ce qu'on est habitué de voir dans l'est du continent. On se demande bien à quoi peut ressembler le Grand Canyon, qui est encore immensément plus gros que ce que l'on vient de voir. Je commence même à avoir une légère inquiétude: de retour dans l'est du continent, serai-je encore capable d'apprécier les beautés naturelles qui m'entourent?

De façon un peu inattendue, j'ai pu aujourd'hui pratiquer mon allemand oral. Après qu'un couple d'Allemands eut, à la demande de Claire, pris une photo de nous quatre, l'homme a tout de suite remarqué que je portais un chandail acheté à Potsdam il y a deux ans et sur lequel le nom de la ville est écrit en grosses lettres. J'ai su qu'ils étaient de Brême et qu'ils avaient amorcé leur périple nord-américain à Los Angeles. Cette conversation m'a rassuré; malgré plusieurs hésitations, je suis capable de soutenir une conversation de base en allemand.

À la fin de la journée, Claire, Michel et Jean sont allés se détendre à la piscine. J'ai, quant à moi, chargé dans l'ordinateur les nombreuses photos prises dans la journée.

dimanche 11 septembre 2011

Le parc national Arches

Une journée extraordinaire et hors du commun. Des paysages grandioses et fascinants. Plusieurs de ces paysages nous rappellent les films western de notre enfance. Arches National Park est le premier de plusieurs grands parcs de l'Utah et de l'Arizona prévus à l'itinéraire. C'est tellement beau qu'on a l'impression que les autres parcs peineront à être à la hauteur de ce que nous avons vu aujourd'hui.

La journée a été plus physique que les précédentes: une randonnée pédestre de cinq kilomètres jusqu'à Delicate Arch, la fameuse arche qu'on voit sur les plaques d'immatriculation de l'État. Nous avons été chanceux, car le soleil ne tapait pas trop dur aujourd'hui. C'était juste assez nuageux pour voiler légèrement le ciel. Quelques petites périodes d'essoufflement, car il y avait de bonnes montées. Mais le point de vue offert sur l'arche mythique du parc valait amplement tous ces efforts.


Contrairement aux endroits qui ont été sur notre chemin jusqu'à maintenant, on voit ici beaucoup de tourisme international.  Beaucoup de Français, un peu d'Allemands et de très nombreux hispanophones. Pas de Noirs, on ne sait trop pourquoi. Nous avons aussi croisé quelques Québécois. Une dame qui est ici dans l'Ouest depuis le mois d'août avec son conjoint et qui prévoit retourner au Québec à la fin octobre. C'est plus long que moi, ça.

Cette journée d'exercice nous a fait mériter chacun un bon steak pour le souper. Un steak raisonnable tout de même. Le mien n'avait que 8 onces. Ici, un bon steak servi au restaurant peut aller jusqu'à 22 onces: une livre et demie ou 750 grammes. Il faut souvent ajouter à ça la grosse pomme de terre au four avec beurre et crème sûre. Beaucoup de gens vident quand même leur assiette. Cela explique peut-être le taux élevé d'obésité qui s'observe ici à l’œil nu. En ce qui me concerne, c'est la première fois aujourd'hui que je vide mon assiette. Jean nous a par la suite offert le sundae. Ça va bien dormir.

samedi 10 septembre 2011

L'arrivée en Utah

À partir de Glenwood Springs, nous avons progressé sur l'autoroute 70, le long du fleuve Colorado, jusqu'en Utah. Nous sommes désormais dans une région semi-désertique. La route s'étend à perte de vue et il y a peu de circulation. On commence à voir des affiches nous annonçant qu'il n'y aura pas de services pendant les 60 prochains milles.

L'entrée dans l'Utah a été l'occasion d'un pique-nique sur un promontoire le long de la route avec, autour de nous de vastes étendues sablonneuses parsemées d'arbrisseaux. Beaucoup de lézards, tantôt jaunes, tantôt verts, et même un lapin dont j'ignorais la présence en milieu si aride.


Peu de temps après le pique-nique, on bifurque sur la petite route 128 qui, sur la carte, n'a l'air de rien, mais qui, en réalité, est d'une beauté époustouflante. On voudrait avoir des yeux tout le tour de la tête. On a beau avoir vu des photos ou des films qui représentent la région, on se rend compte qu'ils ne reflètent même pas une petite partie de ce qu'on voit.

Ce soir, en arrivant à notre chambre, je devrais dire notre suite, nous faisons connaissance avec nos trois voisines de palier, trois charmantes femmes de Salt Lake City, qui ont laissé leur mari à la maison et qui font un trip de filles. À ce qu'on peut constater, le trip est bien parti. On entend les éclats de rire et les bouchons de mousseux qui éclatent. Elles sont vraiment gentilles. Elles nous ont donné une bouteille de mousseux que nous avons vite bue à l'apéro. sur notre balcon.

Demain, en route pour Arches National Park.